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Le développement touristique grâce à l’é |
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Aujourd’hui dans le monde, le sport est vu d’un œil différent. Le « jeu » sportif devient un «enjeu » économique. Les sportifs eux-mêmes ; le staff ; le public ; le lieu… ne représentent ainsi que des éléments d’un seul mécanisme de création de valeur. Et surtout, on prend conscience de l’importance des services indirects et induits, qui représentent un marché économique très rentable également. Ce changement de perspective a fortement encouragé l’organisation d’évènements sportifs, d’ampleurs et de dimensions différentes, et à rayonnement plus ou moins large: Coupes du monde, Jeux olympiques, Marathons, Tours cyclistes, Rallyes, etc. Quelle est donc la pertinence de ce mécanisme dans la création de la valeur touristique dans un territoire ? Quelles sont les retombées socio-économiques engendrées ? Quelles sont les opportunités pour l’Algérie ?
Chez nous, le sport est «important». Le sport est un symbole fédérateur ou créateur de tensions. Le sport est une promesse de gloire ou un souvenir d’une nostalgie collective. Le sport est une solution pour l’accalmie sociale ou une occasion pour une agitation euphorique du peuple… Alors pourquoi ne pas voir le sport comme l’une des réponses éventuelles à la problématique du développement touristique ? En effet, au niveau macro, l’intégration de la manifestation sportive et toute la dynamique inhérente dans une démarche touristique globale, serait un objectif assurément profitable et intégrable à bon compte dans la politique nationale. Les grands évènements sportifs et les territoires
Il ne faut pas négliger que lorsqu’un territoire est choisi pour une mise en scène sportive ponctuelle, il devient un territoire d’accueil temporaire, avec une attractivité augmentée, et vers lequel s’engage un déplacement massif. Dans ce cadre, les flux de touristes nationaux et internationaux provoqués par l’événement sportif viendront consommer les services touristiques dans ce territoire, ce qui se traduira par des dépenses touristiques très appréciables. Par la même occasion, une augmentation de richesses sous de multiples formes, telles que la création d’emplois, l’aménagement du territoire par la construction d’équipements spéciaux et des structures d’accueil et d’animation. Le territoire bénéficiera également d’une notoriété accrue et d’une image positive optimisée au maximum, garce à l’exploitation indirecte de la médiatisation de l’événement sportif, tels que les diffusions audiovisuelles et retransmissions, les citations dans la presse écrite et reportages, etc. Et en plus de la valorisation du territoire, l’événement sportif peut avoir des effets de cohésion sociale, l’affirmation du principe de solidarité et l’unité des peuples hôtes. Ce n’est donc pas par hasard que de nombreux pays se disputent la candidature pour l’organisation des grands évènements sportifs. L’expérience des pays étrangers dans l’organisation de grands évènements sportifs
Le Brésil, par exemple, qui jusque là n’a jamais été perçu comme étant un pays développé, se trouve en pleine émergence avec une croissance annuelle moyenne de 4% et une baisse de chômage considérable, et ce depuis sa sélection pour organiser la Coupe du Monde de Football 2014 et les Jeux Olympique 2016. Le pays est en pleine mutation depuis ces dernières années. Des fonds colossaux ont été injectés pour étoffer les réseaux de transport et de communication, la construction d’équipements sportifs, des infrastructures d’accueil et par la même occasion rénover les zones touristiques. La population a été mobilisée en masse, et l’économie reboostée. Un impact positif est déjà visible et des résultats futurs sont attendus avec beaucoup d’optimisme. Une sorte de victoire pour le pays, avant l’heure. L’Afrique du sud, le pays qui a déjà vécu son « heure de gloire », par l’organisation de la Coupe du Monde de Football 2010, l’impact positif perdure. Aujourd’hui les sud-africains bénéficient de la rénovation de l’aéroport de Johannesburg, des autoroutes refaites, d’un nouveau système de bus et de train à grande vitesse qui n’a rien à envier aux systèmes les plus sophistiqués du monde. Les nationaux ont changé le regard qu’ils portaient sur leur propres pays. Quand aux touristes et investisseurs étrangers, ils gardent une image très positive du pays. La Russie, qui a organisé quand à elle, des Mondiaux d’athlétisme en 2013, n’a cesse de vouloir renouveler l’expérience. Le pays s’est engagé dans une série de grands évènements sportifs. Il accueillera les Jeux Olympiques d’hiver en 2014 avant d’accueillir le Grand Prix de formule 1 dès 2015 et la Coupe du monde de Football en 2018. Le but d’un tel acharnement est de profiter de ces événements sportifs pour accélérer la construction d’infrastructures d’accueil pour les touristes, car selon les derniers chiffres donnés par les autorités russes « des centaines de milliers de touristes devraient dépenser en 10 jours près de 75 millions d’euros » à chaque évènement. Le Qatar, connu pour son gout de gigantisme et sa volonté de devenir une grande nation du sport, organisera les Mondiaux de Handball en 2015 et la Coupe du Monde de Football en 2022 et se porte candidat pour les Jeux Olympiques de 2020. Les autorités ont annoncé pour ces évènements un programme d’investissement destiné aux projets d’infrastructures futuristes. Parmi ces projets, un aéroport international et un port en eau profonde.
Les opportunités pour l’Algérie dans l’organisation de grands évènements sportifs
L’Algérie, commence aussi, modestement, à s’intéresser à l’organisation de grands évènements sportifs. Sa dernière expérience date de janvier dernier, à l’occasion de la coupe d’Afrique des Nations de Handball. Elle abritera également, les Jeux africains de la jeunesse 2018, la Coupe d’Afrique des nations de football 2019 et se porte candidate pour l’organisation des jeux méditerranéens 2021. La préparation de tels évènements est déjà d’actualité, afin d’appréhender au mieux les aspects spatiaux et temporels de ces évènements. Il ne suffit pas de construire des complexes sportifs. Il est indispensable d’accompagner la décision par une étude de rentabilisation en comparant le cout à prévoir avec les résultats attendus. En parallèle, il est utile d’élaborer une stratégie de diversification de l’impact, soit une approche qualitative qui ne repose pas uniquement sur un intérêt purement économique. Penser au « développement touristique » dans son sens large, notamment.
Sihem CHAIB |
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