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Les musées au service du tourisme |
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Le mot
‘’Musée’’ vient du mot grec ‘’Museion’’
qui renvoie aux ‘Muses’’, divinités des arts ; le premier musée connu a
été crée par Ptolémée en 280 avant J.C.
Selon l’ICOM
(Comité International des Musées) : «Un musée est une institution sans but lucratif au service
de la société, qui acquiert, conserve et transmet
le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité…à des fins d’études, d’éducation et de délectation »*.
La
‘’Muséologie’’ étudie la gestion moderne des musées et concernera plusieurs
domaines : (l’histoire de l’art, le management, l’économie, la
communication, etc.).
Quant à la
‘’Muséographie’’, elle se rapporte à l’ensemble des activités conceptuelles et techniques entrant dans l’organisation pratique des expositions, comme le ferait un scénographe dans un
théâtre ou un décorateur au cinéma.
Ce petit lexique*
étant nécessaire pour la compréhension du sujet relatif aux musées en général
et l’importance qu’il représente sur le plan culturel dans le tourisme. Mais avant de
placer cette institution dans le contexte du développement touristique en Algérie, nous nous sommes inspirés de ‘’l’analyse-enquête’’
faite par Mr. Ameziane Ferhani intitulée « Quelle avenir pour nos
musées » parue dans le quotidien ‘’El-Watan’’ du 19/01/2013, dans la rubrique ‘’Arts et lettres’’*.
L’auteur en question rappellera que « l’Algérie post-indépendante héritera d’une demi- douzaine de musées qui
ont failli perdre leurs collections d’art, s’il n’y avait eu un élan d’intérêt à leur égard ... L’exemple édifiant du ‘Musée
National des Beaux Arts d’Alger’ fut donc à cette époque, ‘dépouillé’ de 300 œuvres prestigieuses
qui furent transférées au ‘Musée
du Louvres’ à Paris, pour les sauver des attentats de l’OAS , et qui
furent fort heureusement, restituées en 1968 grâce aux actions entreprises par le
Gouvernement Algérien, soutenu par une
mobilisation Internationale et l’action louable de Mr. Jean de Maisonseul,
nommé à titre de reconnaissance conservateur du dit musée »*.
Puis selon le
même auteur, la plupart des musées
Algériens entamèrent ‘une longue traversée du désert’ « due à des contraintes administratives pénibles, de moyens matériels et humains insuffisants », etc. qui les
reléguèrent au second plan par rapport à d’autres priorités du moment.
‘La décennie
noire’ des années 80 faillit ensuite leur porter un coup fatal si ce n’était la promptitude de conservateurs et d’un
personnel dévoué à ces musées, qui ont pu
préserver contre vents et marées, les trésors inestimables dont ils avaient la garde.
A partir de
l’année 2000, un regain d’intérêt permit
d’entreprendre de nombreux travaux de restauration de certains musées Nationaux et Régionaux (bien que d’autres
attendent toujours leur tour
comme le musée du site de Timgad, fermé au public depuis 1993…) , et la création de nouveaux musées (‘Bastion 23’, ‘Le MAMA’ d’Alger, le ‘Musée Nasr- Eddine
Dinet’ à Bou-Saada, etc.). De
nouvelles perspectives augurent d’autres créations d’envergure Internationale telle que le
futur ‘Musée de l’Afrique’, celui ‘de la
Marine’ à Alger, etc.
Parallèlement au domaine
culturel, rappelons aussi les musées
consacrés au ‘Moudjahid’ à travers de nombreuses Wilayas pour rendre hommage aux glorieux martyrs de la révolution Algérienne et ‘ancrer le devoir de mémoire’
dans l’esprit des jeunes générations.
Mais en dépit des sacrifices consentis en termes de
fonds publics alloués pour
l’épanouissement culturel attendu de ces
musées aux thématiques variées, il demeure le problème lancinant du manque de leur fréquentation
de la part de nos concitoyens
(toutes couches confondues) malgré des tarifs d’accès
symboliques. Ce qui à l’évidence, pèse lourdement sur les
multiples charges d’exploitation
de nos musées…laissés à la
charge de l’Etat.
A ce propos, Mr.
A. Ferhani plaidera en faveur d’une plus grande publicité à l’instar de ce que font les
musées du monde « qui
consacreraient jusqu’à 30% de
leur chiffre d’affaires à la ‘’Pub’’, pour accroitre leur taux de
fréquentation. Ainsi donc, et au
même titre que ‘l’éducation
environnementale’ initiée par les écologistes, ceux à qui échoie le rôle de gérer les musées doivent développer
‘‘l’éducation muséale’’ pour sortir le
musée Algérien de son isolement dans le
champ social et institutionnel ... Pour cela, il conviendra de moderniser ces musées
en faisant appel aux innovations de la scénographie, aux sites interactifs, aux
nouvelles techniques de communications, et aux visites virtuelles », bref, au
‘’Marketing’’ ; ce qui suppose la formation d’un personnel qualifié et adapté à ces changements, et que l’on puisera désormais dans les instituts spécialisés
et les pépinières universitaires.
Car en plus
des techniques modernes de ‘management’, on devra constituer des équipes de restaurations
pour l’ensemble des œuvres exposées (et
celles entreposées), ainsi que l’utilisation d’appareillages parfois sophistiqués
et donc couteux.
Dans le sillage
du ‘’Top 100 des Musées du Monde’’ établi
en 2012 par ‘’Art -Newspaper’’*, il est mentionné quelques chiffres de fréquentation
de certains musées qui donnent le ‘tournis’: ‘La Cité interdite
de Pékin’ accueille chaque année 7 Millions de visiteurs, ‘Le Louvres’ à Paris affiche 8,5 M., Le ‘British Museum’ de Londres 5,8M, ‘Le Vatican’ à Rome 4,3M , tandis que les USA aligneront le plus grand nombre de musées au monde et que
le prestigieux ‘Musée de l’Ermitage’ de Saint-Petersburg en Russie comptabilisera
3, 6 Millions de pièces exposées et en réserve( !), sans oublier des
centaines d’emplois qui activent dans ce
monument. Nous n’oublierons pas
également le ‘Musée du Caire’ avec 3M de
visiteurs par an et enfin ‘le Musée Topkapi’ à Istanbul avec 1M de visiteurs…pour qui les visites de musées sont inscrites ‘de
facto’ sur tous les itinéraires touristiques.
Devant cette manne
providentielle et o
combien rentable, de nombreuses villes à travers
le monde ont investis dans la
construction (à l’architecture avant-gardiste) de musées qui rivalisent d’innovations autant que d’imagination
pour attirer les touristes :
Copie du ‘Louvres’ à Dubaï, un énième musée des arts contemporains à Berlin,
Tokyo ou à Barcelone, musées de cire dédiés aux célébrités, à l’automobile, aux chemins de fer, à
l’horlogerie, au chocolat…la liste peut sembler
interminable autant qu’insolite par ses
diverses thématiques !
Mais, sans tomber dans
l’excès induit
par ce mouvement culturel
à la portée parfois mercantile, plaidons sereinement
pour une gestion saine de nos
musées et une amélioration
de leur fréquentation
par les Nationaux (sans
distinction d’âges) et les touristes étrangers qui visitent l’Algérie pour
mieux connaitre ou découvrir
ses innombrables richesses
patrimoniales.
ZMR.
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