INTEREXPO
Une communication intelligente au service de l'entreprise
|
Document sans titre
 |
|
 |
|
NEWS |
Le tourisme en Algérie, image de la mode |
|
Cette communication présente la genèse et le développement du tourisme en Algérie, de ses prémices vers 1880 aux années 1930. Alors que ce sujet n’a été que très peu approché par les universitaires et les spécialistes de l’histoire de l’Algérie, ce fait culturel majeur a participé à l’essor économique et social de la colonie, notamment à la modernisation des infrastructures de transports : routes, pistes, lignes chemins de fer, de navigation et aériennes. Dès 1900, l’Algérie se classe parmi les toute premières destinations touristiques des Français de métropole et de nombreux voyageurs étrangers comme les Anglais (à Biskra) ou Belges, Suisses, Allemands, Scandinaves et Nord-Américains. Plus encore, l’Administration de la colonie, en collaboration avec les villes et des sociétés privées, innove sur son territoire en matière d’infrastructures touristiques : création de syndicats d’initiatives, de parcs nationaux bien avant ceux de la métropole, de terrains de camping sur le modèle américain, de circuits automobiles, de voyages spécialisés dans la chasse ou la spéléologie, d’un office de propagande international, de raids automobiles et aériens, de stations de sports d’hiver, etc.
Ce sujet peut être traité aussi bien par l’étude des aspects sociaux et économiques que ceux culturels et politiques. Nous privilégions dans cette communication les deux premiers aspects. Dans un premier temps, on expliquera la fascination des voyageurs artistes pour l’ « Orient algérien » dans la naissance d’un tourisme en Algérie et l'impact des guides touristiques dans le développement des premiers circuits. Dans un second temps, on apportera une première réponse à la question de savoir si l’essor du tourisme a été le corollaire à la modernisation des moyens de transport, question complexe car très peu étudiée jusqu’ici. Enfin, on analysera le fait que l’Algérie, au-delà d’être une direction touristique prisée par les voyageurs avant 1914, est devenu entre les deux guerres dans ce domaine un réel espace d'expérimentation culturel, social et « environnemental ».
I - Des artistes voyageurs aux premiers guides touristiques
Deux faits majeurs ont eu un impact fort sur le développement d’un tourisme en Algérie dès les années 1880 : d’une part, le rôle joué par les artistes dans cette découverte « exotique » et, d’autre part, l’édition de guides pour voyageurs et touristes.
A - « L’Orient algérien » attire…
"L'Orient des poètes, des rêves, des désirs" prend au XIXe siècle, une place privilégiée dans le monde des lettres et des arts. Des événements politiques successifs comme l'Expédition d'Egypte de Bonaparte (1798-1901), la Guerre d'Indépendance grecque (1821-1830) et la Conquête de l'Algérie (1830) contribuent à faire connaître les paysages, les peuples et les mœurs de pays qui « hantent » l'imaginaire des Occidentaux. Cet engouement donne naissance à une nouvelle tendance picturale : l'Orientalisme. Dès lors, l'Afrique du Nord devient la destination privilégiée des artistes français.
Le premier circuit officiel en Algérie date de 1839. Le premier fils de Louis-Philippe 1er, le Duc d'Orléans (1810-1842), voyage dans la province de Constantine. Toutefois ce sont les artistes qui lancent la mode "exotique". Entre 1846 et 1853, le peintre et écrivain Eugène Fromentin (1820-1876) fait trois séjours en Algérie . Flaubert vient en 1858 tandis que Guy de Maupassant se rend sur les traces de son maître en juillet et août 1881 . Si ce dernier critique dans ses écrits le fait colonial et dresse le portrait du colonisé, il est accompagné d’un guide touristique pour voyager et s’appuie sur les descriptions de celui-ci. Guy Maupassant plagie même le Guide Joanne, Itinéraire de l’Algérie de 1879 – écrit par Louis Piesse –, notamment lorsqu’il relate sa visite du barrage de Perrégaux.
L’Algérie est vite à la mode. Écrivains et peintres de métropole y viennent se ressourcer et chercher l’inspiration. Dès 1832, Eugène Delacroix y voyage et s'extasie : " (…) il y a là, pour un peintre, un moment fascinant et d'étrange bonheur… C'est beau ! C'est comme au temps d'Homère". Le peintre Albert Lebourg enseigne le dessin à Alger entre 1872 et 1877 tandis qu’Auguste Renoir y séjourne en 1879. En 1881, l'École des Beaux-Arts d'Alger est fondée avec des annexes à Oran et Constantine.
Le voyage en Algérie s impose aux artistes peintres de la métropole, qui forment en 1897 la "Société des peintres algériens et orientalistes". Des salons sont régulièrement organisés à Alger. En 1907, un lieu d’accueil pour les artistes métropolitains – peintres, sculpteurs, architectes et graveurs – ouvre ses portes dans la villa Ab-Del-Tif (villa Médicis algéroise). Après un premier séjour, de nombreux artistes s'installent comme Léon Cauvy, Léon Carré, Charles Brouty, Christian de Gastyne, etc. Ce mouvement donne naissance à l'"École d'Alger" .
B - Le succès des guides touristiques
Au tournant du siècle et jusqu’en 1914, les guides touristiques et les brochures éditées par les syndicats d'initiatives connaissent un grand succès auprès des voyageurs. L'histoire des guides touristiques sur l'Algérie mériteraient à elle seule une recherche et un article de fonds tant leur rôle a été primordial pour guider les voyageurs. Les premiers guides de voyages sur l'Algérie sont publiés en 1836, 1846 et 1855 . Ces guides sont une page d’histoire qui décrit précisément l’avancée coloniale de la France en Afrique du Nord.
En 1862 parait, dans la série des célèbres « Guides Joanne », l’itinéraire historique et descriptif de l’Algérie. Rapidement, ce guide devient le livre de chevet du voyageur en Algérie. C’est sur une idée de Louis Hachette qui a engagé en 1852 Adolphe Joanne (1813-1881) pour créer la première collection de guides touristiques en France . Elle s'inspire des fameux guides du libraire et éditeur Karl Baedecker, société créée 1827 à Coblence puis Cologne . Adolphe Joanne suit l'édition en 1862 du premier vrai guide touristique sur l'Algérie. Il en confie sa rédaction à Louis Piesse qui vient de passer dix ans en Algérie. Ce dernier signera les quatorze premières éditions de 1862 à 1905 ; ce guide est un succès de librairie jusqu’en 1916, puisqu'il sera réédité à dix-sept reprises.
D'autres guides sont lancés sur le marché par des maisons d’édition. Les deux principaux sont le Guide du Touring Club de France en 1902, le Guide pratique Conty en 1904. À partir des années 1910, les premières brochures des syndicats d'initiatives et les itinéraires de voyages connaissent un succès croissant auprès des voyageurs alors que Michelin (1907), Joanne (1911) et Dunlop (1913) décident de publier les premiers guides automobiles : Par exemple, Dunlop lance la collection « Rubis » qui publie le Guide sur le tourisme automobile en Algérie et Tunisie .
En se formalisant très tôt, les guides de voyage (Joanne puis Bleu Hachette, Touring-Club, Conty, Diamant, Michelin, Dunlop, Doré, etc.) se donnent pour objectif principal de rassurer le voyageur en le prenant par la main tout en lui faisant découvrir des contrées qui peuvent être hostiles. Lieu de médiation pour les artistes, l’Algérie se présente au tout début du XXe siècle comme une destination touristique très prisée en hiver par la bourgeoisie et de nombreux nantis.
Suite dans le prochain numéro |
ARCHIVES 21/08/2013 Abdelatif Zaïd, Directeur Général de l’E 21/08/2013 Phares d’Algérie 21/08/2013 Les hôtels halal ont la côte 21/08/2013 Le tourisme en Algérie, image de la mode 21/08/2013 Tourisme Magazine 46 est dans les kiosqu 25/07/2013 SAISON ESTIVALE 25/07/2013 L’AMBASSADEUR DU ROYAL D’ 28/07/2013 Tourisme à Mila L’essentiel reste à fa 28/07/2013 La station thermale de Hamam Guergour
|
|
|
 |
|
 |
Copyright © 2008 Interexpo Administration
Conception : New agency www.newagency-dz.com
|
Il y a eu 2027022 visiteurs uniques
|

|