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L’Imzad Un autre patrimoine univers |
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«L’Imzad est aux Touaregs ce que l’âme est au corps». C’est ainsi que l’ancien aménokal, Hadj- Akhamokh (mort en 2005) définit cet instrument musical dont se servent certaines musiciennes Targuis pour accompagner leurs chants, à l’occasion de «L’Ahal» (rassemblement ou manifestation culturelle Targuie). «L’Imzad a toujours accompagné en musique les poèmes et autres évocations épiques liées à la bravoure, l’amour courtois et le nomadisme».
Les changements induits par la vie moderne, dont la sédentarisation des Touaregs, risque de porter un coup fatal à cet instrument ancestral de l’extrême Sud Algérien, mais pas seulement, puisqu’on le retrouve chez les populations nomades du Mali et du Niger, essentiellement dans les régions du Sahel. En 2003, il ne subsistait plus en Algérie que quelques musiciennes Targuies, dont une vieille femme centenaire. Des associations se sont alors créées pour sauvegarder cet instrument mythique, et une école est née à Tamanrasset en Janvier 2004. L’établissement qui dépend de l’ISFP (Institut de formation professionnelle) a pris en charge dès cette époque de nombreuses jeunes filles pour les former à la pratique musicale de l’Imzad, et perpétuer ainsi une tradition ancestrale, identitaire de la culture Targuie. En 2006, le groupe musical ‘’Imzad Tradition’’ est né, suivi plus tard par un second dénommé ‘’Imzad Guitare’’ et qui de fait, intégrera la guitare électrique parmi les autres instruments traditionnels dont l’Imzad. Ces groupes ont acquis une notoriété mondiale puisqu’ils se produisent désormais à travers toute l’Algérie à l’occasion de Festivals culturels et également à l’étranger. Aujourd’hui on parle même de ‘’Desert Blues’’ pour définir un nouveau genre musical dont s’inspire le groupe. A l’origine les sons émis par l’authentique Imzad, qui est un instrument monocorde (ancêtre du violon si on peut le définir ainsi), résonnait comme une complainte avec la voix de la musicienne ; une sorte de symbiose entre l’instrument de musique et le chant suffisait pour créer l’instant magique qui envoutait l’assistance. En reconnaissance, l’Imzad est inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO en Décembre 2013, comme un legs musical, poétique et artisanal propre aux femmes Touarègues. ZMR |
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